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J’ai hésité à poster ce billet. Je ne trouve pas les mots pour exprimer ce que je ressens. Depuis mercredi matin, je suis suspendue aux chaînes de nouvelles, aux journaux, à internet, sur tous les sites canadiens, français, américains. C’est plus fort que moi. Je sais que cette soif d’information malsaine ne fait qu’alimenter mon sentiment d’impuissance et d’horreur. Mais comment fermer les yeux, comment ne pas y penser, comment résister à cette envie de comprendre, d’aider?
Dans une autre vie, j’aurai été au choix, ou tout à la fois, secouriste, spécialiste en logistique humanitaire, médecin sans frontière, parachustiste de vivres, déblayeur de rue, fondatrice d’orphelinat, monteur de camp de réfugiés, pilote, militaire même. J’ai besoin d’action devant ce chaos. Mais je suis là, devant mon écran, à ne pouvoir faire qu’une chose, regarder, écouter et pleurer.
Comme vous tous, je vois aussi du beau, du partage, la volonté d’aider, les mains tendues. Mais pourquoi tant de difficultés semblent continuellement se dresser sur ce chemin? Les frontières fermées pour éviter que Saint-Domingue ne soit envahie (alors qu’il me semble qu’on devrait aussi organiser des camps de l’autre côté); des accès éventrés rendant tout accostage des bateaux impossible; des parachutages trop peu nombreux; un aéroport transformé en citadelle; des camions pillés et j’en passe. «Name it», comme disent les Anglais.
Et le comble : voir que l’aide s’entasse d’un côté, à quelques mètres de ceux qui souffrent et meurrent ne pas la recevoir.
Pas de mots, je vous dis.
Edit de 17h : pas de mot mais des signatures et de l'espoir... Nos amis français qui passent par ici peuvent aller signer cette pétition pour que les enfants en cours d'adoption soient sortis au plus vite de cet enfer. Et si certains savent si une action similaire est entreprise pour le Canada, faites-le savoir...