Souvenirs d'enfance
Après le décès de ma mère, mon père a refait sa vie. Et il a déménagé au fond de la forêt. La maison n’est donc plus « de famille » et j’avoue qu’à la première visite, il y a deux ans, le mélange de tous les objets témoins de notre vie de famille à celle d’une autre a été difficile à accepter physiquement.
Le temps est passé mais les témoins de notre passé sont toujours là.
Ma soeur et moi, à notre première rentrée scolaire à Lima, au Pérou. Uniforme national pour tous... le régime était encore militaire!
Lors de notre précédent séjour, à Noël, ma soeur et moi avons retrouvé avec plaisir certains de nos souvenirs d’enfance et les avons partagé avec nos enfants. Ces objets, albums de photos et pages comptent, parce que pour des déracinées comme nous (mais a-t-on vraiment pris racine quelque part?), sans maison de famille, sans repère territorial, ils ont incarné ce fameux esprit de famille que la Marquise évoque si bien dans ce billet.
Huard canadien sculpté dans les vieux potaux d'électricité. Il date du tout premier séjour de mes parents au Québec, à la fin des années 60. Et la collection s'est élargie au cours des années 70...
A droite dans le petit cadre, un aïeul originaire de Villeneuve sur/Lot et à gauche le pont de Villeneuve, peint par ce même aïeul. Sous l'aïeul, une petite poterie shipibo, Indiens de l'Amazonie péruvienne, dont les dessins sont de vrais labyrinthes. La mémoire ne fonctionne-t-elle pas ainsi?
Nous avons beaucoup ri en relisant, mères et filles, toutes assises par terre, nos journaux de bord de l’été 76 et de voyages subséquents. Ces devoirs de vacances obligatoires que notre mère institutrice nous imposait à ma soeur et à moi lors de périples mémorables valent leur pesant d’or.
Extraits des mes journaux de bord. Dans la famille, nous ne sommes guères matinaux, sauf pour partir en voyage!
Aujourd’hui, j’avoue humblement que ma mère avait mille fois raison. Quels plaisirs – quels sarcasmes aussi à la vue de tant de fautes d’orthographes de la part de nos ados! – de revivre à travers ces souvenirs d’enfants ces voyages si enrichissants. Je ne regrette qu’une chose, ne pas l’avoir imposé, à mon tour, à mes enfants...
Une idée à instaurer chez vous, pour cultiver cet esprit de famille, un cadeau dont vos enfants se délecteront dans 20-30 ans!
*Désolée, les photos sont pourries, mais la lumière manquait!