California Girls (4) L.A. ville de contrastes
Par quel bout commencer? La Californie -- plutôt Los Angeles et son environnement immédiat -- a tellement de visages...
L.A. vue de l'avion: une immensité de rues quadrillées, entrecoupées de larges autoroutes. Downtown LA au coucher du soleil vu de Griffith Park.
Plusieurs mots me viennent en tête : immensité, béton, Nature, généreuse, peuplée... mais sans doute celui qui se résume le mieux mes impressions, c'est le mot cOnTrAsTe.
D'un côté il y a la Richesse, une extraordinaire richesse, difficile même à imaginer. Celle de certains habitants, ostentatoire, qui vivent dans des maisons ultra surveillées et qui votent des augmentations des taxes municipales pour s'assurer que seuls les plus riches pourront devenir leurs voisins. Celle qui permet de construire des répliques exactes d'une villa romaine (quand les véritables ruines sont difficilement maintenues sur le site d'origine). Celle qui se promène dans des modèles de voiture uniques, parfois une pour chaque jour de la semaine, et qui réserve des magasins entiers pour magasiner en toute tranquilité.
(Et tellement d'autres richesses : le soleil, la lumière, un paysage extraordinaire, une terre généreuse, une végétation extrêmement diversifiée et étonnamment fleurie, des montagnes escarpées, la mer... j'y reviendrai)
Ocean Ave à Santa Monica et Sunset Blvd dans Beverly Hills, avec des palmiers comme des gratte-ciels.
Et de l'autre, il y la pauvreté, chassée des beaux quartiers, reflouée vers les zones plus "appropriées" mais qui, tenace, revient à chaque coin de rue, donner son autre version de la réalité. Comme des tâches sur une belle photo, on les retrouve partout, si on ouvre les yeux. On dit que sous le soleil de la Californie, dormir dans la rue est moins pire, n'empêche...
Les nuées de petites gens, qui sortent en groupe du métro aux petites heures du matin, ou qui le soir font la file aux arrêts d'autobus : des femmes pour la plupart, américaines d'origine mexicaine au mieux, illégales sans doute pour une partie d'entre elles. Elles sont les fourmis de L.A. Et partout, dans les métiers de service, l'espagnol comme langue de travail.
Oui Los Angeles, la ville des anges, a bien deux visages. L.A. qui brille, qui se dore au soleil et qui vous en jette plein la vue avec ses palmiers et ses étoiles. Et puis L.A. qui a encore saigné et tué la nuit d'avant et qui pleure au petit matin. Au Canada, on parle de météo pendant cinq minutes chaque matin aux nouvelles. A L.A., ce sont les meurtres et le nombre d'interventions de la SWAT team pendant la nuit qui cloturent le téléjournal. Another usual day in L.A.
Tout est question de point de vue et qui mieux qu'un fils du pays, Quentin Tarantino, pour nous le rappeler?
Les prochains billets seront plus courts, promis...enfin moins de texte et plus de photos!