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5min30s ou la recherche du temps perdu
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5min30s ou la recherche du temps perdu
8 avril 2011

Esprit chrétien

Nous voulons faire baptiser notre dernier. Comme pour nos autres enfants, nous avons fait ce choix; d’abord par tradition familiale, parce que cela fait partie de leur héritage. Par foi aussi, n’en déplaise à certains. Nous sommes croyants, bien que nous ne pratiquions pas, et nous avons souhaité que nos enfants appartiennent à la grande famille chrétienne. Les filles ont été baptisées sans difficulté aucune : l’une le jour de notre mariage, par le même prêtre, un homme d’une grande générosité d’esprit. Il l’a fait en toute simplicité, comme il a accepté sans même l’ombre d’une question, d’un reproche ou même d’une allusion, de nous marier, deux ans après notre union civile – et sans formation préalable! De même, le prêtre qui a baptisé notre deuxième, n’a rien exigé de notre part, ni préparation, ni certificat, ni même quelque assurance de notre foi. Il était heureux d’accueillir une enfant de plus dans la famille. Et je me souviendrai toute ma vie de la lettre qu’il a lue (et que j’ai conservé précieusement) pour souhaiter la bienvenue à Yaya. J’en ai encore les larmes aux yeux. Pourtant, ce n’était pas notre paroisse…

Nous pensions naïvement qu’il en irait aussi simplement pour notre petit dernier. Or, il a six ans et il n’est toujours pas baptisé. Je ne vais pas vous dire que nous n’y sommes pour rien. Oh non! Disons que ce ne fut pas une priorité sur la liste des impératifs qui ont suivi notre déménagement dans cette ville – et des tristes événements familiaux qui ont suivi. D’éloignements géographiques incompatibles aussi. Juste quelques embûches sur le chemin.

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Mimi et Tintin dans la chapelle de Chenonceau, l'été dernier. L'occasion d'une petite leçon... sous ce tableau de Murillo, St-Antoine de Padoue et Jésus enfant. Il y a des lieux plus inspirants que d'autres...

Lorsque nous avons entrepris des démarches – Tintin avait alors trois ans, je l’ai fait auprès de la seule église où je me rends occasionnellement : la cathédrale. Or, on m’a gentiment refoulée vers ma paroisse… Ma foi doit avoir ses limites, car ladite paroisse est une monstruosité architecturale et j’avoue, et je n’y ai jamais mis les pieds…  (ou peut-être pressentais-je que je n’y serai pas la bienvenue?)

Sachant que nous irions inévitablement visiter la belle-famille un jour, nous avons reporté le projet. J’avais demandé à mon mari de s’occuper des démarches pour le baptiser en Argentine, pensant que ce serait plus simple qu’au Canada – mais le prêtre qui a nous marié a été muté dans le Nord et les parrain et marraine n’étant pas de là-bas, mon mari a préféré entreprendre les démarches ici. Il s’est fait bien recevoir! « Notre » curé lui a indiqué qu’étant donné qu’il ne nous avait jamais vus en 5 ans, il était hors de question qu’il baptise notre fils! Et vlan… (m’est avis que la laideur de son église a délavé sur son âme! Ouh la vilaine…)

Du coup, changements de plans précipités par l’imminence du départ pour l’Argentine, nous voilà à communiquer avec la paroisse de ma belle-mère… laquelle exige certificats de préparation pour nous, pour chacun des parrain et marraine! Rha… la marraine est à Paris, et comme moi, ne pratique pas, bien qu’elle soit croyante. Difficile dans ces conditions d’obtenir un certificat rapidos, d’autant plus qu’elle a d’autres priorités. Je ne vais pas lui imposer une formation avec tout ce qu’elle vit. Ce ne serait pas chrétien. De toute façon, elle ne pourra pas être présente. Le parrain est ici. Lui a entrepris des démarches. Un vrai parcours du combattant, trois églises qu’il visite, et personne pour lui offrir un petit rafraichissement sur le rôle du parrain dans les temps! Quant à nous… et bien le curé de notre paroisse est tellement sympa qu’on n’ira sûrement pas le relancer! Et après on s’étonne que les églises se vident…

Alors, oui, on va nous dire, bien fait pour vous, vous n’aviez qu’à pratiquer et être cohérents. C’est vrai…  et c’est faux aussi. Je pratique à ma façon. Je prie. Dans la nature, ou à d’autres moments. Il m’arrive de rentrer dans une église, d’être touchée par l’Esprit, d’assister parfois à une messe chantée. Mais cela reste exceptionnel, pas ma tasse de thé de prier sur commande à intervalle régulier et suivant la recette, j’avoue mes limites (et admire et respecte ceux qui le font!). J’essaye d’inculquer un minimum de culture religieuse à mes enfants et surtout de mettre en pratique certains principes de base. On en discute, les filles ont fait leur catéchèse mais n’ont pas voulu poursuivre, tant les cours étaient bêbêtes (dixit les concernées, moi je n’y ai pas assisté!). Je leur laisse le droit au libre choix. Elles n’ont pas voulu faire leur communion. Nous n’avons pas insisté, la foi ne se commande pas. Nous nous situons donc délibérément dans la marge… Pas cohérents du tout. Des mêlés : ni incroyants, ni pratiquants, des métis quoi. Mais je me trompe sûrement. Les voies du Seigneur sont uniques et passent par l’Église, c’est bien connu.

Alors pourquoi le baptiser, hein? On veut qu’il soit touché par l’esprit sain. J’y tiens. D’autant plus que de nos trois enfants, c’est celui qui s’intéresse le plus aux églises, à Dieu, à l’au-delà. Mais bon… je crois qu’il faudra se résigner à attendre le bon moment, la bonne rencontre, celui qui verra l’intention sans se formaliser de la façon.

 

J’ai hésité avant de poster ce billet. Je vous demande à l’avance de m’excuser si je heurte certaines sensibilités… Je ne critique aucune foi, ni pratique (ni l’athéisme d’ailleurs), juste la façon dont on complique tout, sous prétexte de quoi? J’ai beau chercher, je ne vois pas en quoi un bout de papier change quelque chose à l’affaire. Surtout, je ne comprends vraiment pas pourquoi on pénalise une personne en mettant en doute sa famille et le choix de ses parents. Et je suis très heureuse de lire que des prêtres, y compris le cardinal de Buenos Aires, pensent comme moi… Puissent-ils être entendus!

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Commentaires
F
Rien de beau ni de grand ne se fait sans effort...<br /> Les prêtres demandent des comptes aux parents et parrains/marraines parce qu'ils veulent éviter que des personnes prennent des engagements qu'ils ne vont pas tenir, parce qu'ils n'en mesurent pas la portée. Le baptême, c'est un acte très fort! <br /> <br /> Les parents qui le demandent pour leur enfant s'engagent à l'élever dans la foi catholique. Pas seulement dans des "principes de philosophie chrétienne", mais bien dans la foi de l'Eglise, c'est-à-dire qu'ils s'engagent à l'emmener à la Messe, à l'inscrire au caté, à l'encourager à recevoir les sacrements.<br /> De leur côté, les parrains et marraines s'engagent à aider les parents dans ce rôle, et à porter tout particulièrement attention à l'éducation de la foi.<br /> <br /> Alors les prêtres sont des hommes, ils sont parfois maladroits dans leur façon de dire les choses, mais je comprends qu'ils en aient parfois ras-le-bol d'être des "distributeurs de sacrements", chez qui on vient chercher le truc qui nous plaît en rejettant tout le reste, parce que c'est contraignant.<br /> <br /> Le baptême, vous avez bien raison de le souhaiter pour votre fils, c'est quelque chose de très grand, de très beau! Prenez donc le temps de vous pencher sur cette merveille, et faites passer au second plan le côté administratif, tout pénible qu'il soit. Emmenez votre petit garçon à la Messe, montrez-lui Jésus, parlez-lui de la Bible, priez avec lui, faites-lui rencontrer un prêtre... C'est cela qui compte!<br /> <br /> Voilà, simplement pour le rappeler, car c'est très important : le baptême, c'est un engagement, cela demande des efforts!
A
N'étant pas croyante, hormis en l'homme (mais si, mais si) je ne ferai aucun commentaire. Excepté que je trouve révélateur et intéressant que tu aies fait le lapsus "esprit sain" (dernier paragraphe. Cela dit, j'ai découvert ton blog il y a peu et je l'aime beaucoup. Il est passé d'emblée dans mes favoris.<br /> Sur ce, bonnes vacances!
I
." Les voies du Seigneur sont uniques et passent par l’Église, c’est bien connu."<br /> certainement pas , les voies du Seigneur sont impénétrables. L'Esprit souffle où il veut et Vatican II a affirmé que chaque homme peut être associé au mystère pascal. donc à la resurrection. chaque homme, pas que les chrétiens.<br /> L'approche de Dieu est un chemin et chacun a le sien. Unique.<br /> Je comprends ce que dit Agathe et je crois que les prêtres sont lassés de ceux qui veulent se servir de l'Eglise pour avoir une bénédiction qui ressemble plus à un culte païen qu'à une approche de la foi.Et malheureusement ils en oublient parfois que l'accueil inconditionnel est 1er. Qui suis je pour connaitre le dessein de Dieu sur tel ou tel?<br /> Mais ce n'est pas ce que je sens dans votre demarche.<br /> Vous vous heurtez à une Eglise qui est "humaine" et vous allez rencontrer des hommes avec leurs imperfections.<br /> Si votre fils est sensible à la beauté des églises pourquoi vous ne l'aidez pas à marcher sur ce chemin de la beauté ,du silence ,qui mène à l'interiorité? Donc à Dieu.<br /> Vous avez raison, je crois ,quand vous dites <br /> "je crois qu’il faudra se résigner à attendre le bon moment, la bonne rencontre,"<br /> Bien sur , laissez lui , à lui ,le temps, puisqu'il n'a pas été baptisé bébé ( où ce sont les parents qui décident et qui sont appelés à vivre un chemin de quelques rencontres.-si c'est bien fait, mais l'Eglise est humaine...)<br /> Ne vous résignez pas, attendez la bonne rencontre.La vie est faite de rencontres qui nous font grandir. Même si ce n'est pas celle que nous attendions.<br /> Votre fils est dejà accompagné par l'Esprit. Le baptême ne nous fait pas devenir enfant de Dieu.Nous le sommes dès le commencement " j'etais encore ds le sein maternel quand le Seigneur m'a appelé. j'étais encore ds les entrailles de ma mère quand il a prononcé mon nom." (Isaie)<br /> C'est St Augustin qui dit que les sacrements , dont le baptême nous font devenir "signe".<br /> "C'est le signe visible d'une réalité invisible" Nous sommes dejà enfant de Dieu mais par le baptême, nous le reconnaissons. nous devenons signe, pour la communauté, pour nos proches, pour le monde.<br /> C'est une démarche lourde de sens , mais tellement belle.<br /> <br /> Un prêtre ami, a l'habitude de dire, "allez , là où on vous donne à manger" <br /> la paroisse qui vous convient n'est peut être pas la votre.?<br /> Puisque vous êtes croyante et pas pratiquante ,occupez vous de VOTRE relation à Dieu. Pas de votre relation aux prêtres. <br /> Elle est première et la plus efficace. C'est Lui seul qui nous conduit.Vers la paix intérieure. Bonnes fêtes de Pâques.: )
L
Je ne lis pas les commentaires non plus ; je ne veux pas être influencée<br /> je reste un peu "seche" face à ce post<br /> Tu me connais un peu et tu sais que je suis catholique pratiquante <br /> ce qui me vient à l'esprit est que compte tenu l'âge de ton fils n'est ce pas à lui qu'incombe la formation, la préparation ...<br /> Notre ancien curé avait une phrase très belle pour la 1ère communion si l'enfant la demande je lui accorde qui suis je pour juger de la Foi<br /> du coup de jeunes enfants pouvaient faire leur 1ère communion après un an de formation bien sur<br /> je crois au plus profond de moi que c'est en pratiquant que la Foi grandit; elle se nourrit de rite, de prières, de lectures des textes et de leur explication<br /> J'ai fui la KT au lycée parce qu'on me parlait de tout sauf de Jésus<br /> L'Eglise n'est pas une distributeur de céremonie ...<br /> J'ai préparé les parents au bapteme de leurs enfants et de cela j'ai pu "tester" ma Foi et espère avoir aidé certains à avoir moins "peur" des églises et de la messe
L
je n'ai pas lu tous les commentaires...<br /> une fois, une "grenouille de bénitier" a fait la réflexion à ma soeur (alors ado) : on ne te vois jamais à la messe.<br /> réponse : et alors ? je pratique comme je veux. et là, contrairement à toi, j'accompagne des malades à Lourdes, c'est ma façon d'aider mon prochain, de pratiquer.<br /> (la "grenouille" en question ne s'engageait pas plus que cela, sauf à faire la quête et distribuer des papiers à la sortie de la messe).<br /> <br /> mais il est vrai que maintenant, si on ne fait pas baptiser un enfant lorsqu'il est petit, il est nécessaire de suivre une formation de deux ans (!) pour "rattraper le coup" (je cite !!!)<br /> alors, deux poids, deux mesures ? bébé, on ne lui demande pas son envie ? et s'il sait lire, des cours !<br /> <br /> mes enfants sont en école privée de confession catho, la cathéchèse se fait en classe (facultative pour ceux qui le souhaitent) mais ne rend pas obligatoire la présence à la messe une fois par mois comme une autre école catho à marseille !<br /> <br /> bon courage dans votre parcours du combattant (euh, parcours de chrétien)
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