Buenos Aires (2)
Buenos Aires est une ville sans unité architecturale. Ou plutôt, elle l'a perdue, au fil de son développement, parfois un peu sauvage; certaines grandes avenues et même certains quartiers entiers ont toutefois conservé un style et offrent de belles perspectives, en particulier dans le Centro.
Les édifices sont souvent de grande facture. Ils sont les témoins encore vivants que l'Argentine fut un pays riche au XXe siècle. La plupart du temps malheureusement, et surtout parce que les vieux édifices deviennent vétustes, faute de rénovation, le mélange n'est pas très heureux. Hélas, le "Paris de l'Amérique du Sud" qu'était Buenos Aires est en train de s'effriter et la ville ressemble de plus en plus à Sao Paulo. L'espèce de nostalgie qui habitent tous les Portenos, mélange de fatalisme, de résignation et de passion n'est pas prête de disparaître elle...
En haut à droite, El Molino, voisin du Congreso, était autrefois une Confeteria très courue. L'édifice est aujourd'hui condamné... Beaucoup de vieux édifices sont d'ailleurs fermés, certains sont même soutenus avec des poutres et des grilles pour protéger les passants. Les riches préfèrent habiter des tours ultra-modernes, mieux équipées et surtout hyper surveillées. En bas à gauche, ces deux édifices aux beaux frontons sont typiques des quartiers commerçants : l'almacen au rdc, surmonté des appartements et des chambres de bonnes. Là vivaient autrefois des commerçants qui ont bâti la ville. Lors de notre dernier séjour, on trouvait encore de vieilles boutiques en fonctionnement, chapeliers, tailleurs, chausseurs, qui résistaient encore on se demande comment. Nous n'en avons vu aucun cette fois.
Maisons particulières typiques des quartiers résidentiels. Le travail de ferronnerie, les frontons, les boiseries des portes, les couleurs permettaient de les distinguer et sans doute faisaient la fierté de leurs propriétaires. Dans quelques enclaves de Palermo, les hôtels particuliers plus riches et plus vastes ont eux été rénovés et vendus à des Ambassades.
Cette villa, avec tour mirador, située dans Palermo, a du être construite pour permettre à son propriétaire d'admirer du haut de sa tour, le rio de la Plata. Il ne pouvait pas prévoir qu'un siècle plus tard, un mur de tours (dont celle ou nous étions) lui cacherait cette vue...