Noël blanc

«Tants de ciels à neige qui ne neigent pas, ciels lourds et gris qui annoncent de monstrueuses chieries, et puis non, seulement quelques flocons, même quelques divines gouttes de pluies, ah comme j’aime les pluies de décembre, comme j’aime ces journées volées à l’hiver, ah mon bon Mimile, mon bon Mimile, comme la neige n’a pas neigé et comme je m’en réjouis.(...)»

La suite là… (à la toute fin de la chronique de Pierre Foglia qui n'est pas sans intérêt, même pour ceux qui ne suivent pas le hockey comme moi pour exactement les raisons invoquées).

Et comment ne pas vous ajouter ce magnifique Soir d’hiver d’Émile Nelligan auquel notre sympathique râleur national, fait écho?

Ah! comme la neige a neigé!
Ma vitre est un jardin de givre.
Ah! comme la neige a neigé!
Qu'est-ce que le spasme de vivre
A la douleur que j'ai, que j'ai.

Tous les étangs gisent gelés,
Mon âme est noire! Où-vis-je? Où vais-je?
Tous ses espoirs gisent gelés:
Je suis la nouvelle Norvège
D'où les blonds ciels s'en sont allés.
Pleurez, oiseaux de février, 
Au sinistre frisson des choses,
Pleurez oiseaux de février,
Pleurez mes pleurs, pleurez mes roses,
Aux branches du genévrier.

Ah! comme la neige a neigé!
Ma vitre est un jardin de givre.
Ah! comme la neige a neigé!
Qu'est-ce que le spasme de vivre
A tout l'ennui que j'ai, que j'ai...

Allez lire d'autres de ses poèmes. 

*  *  *

Alors sinon, tout va. Vite. Plus que demain et les enfants seront en vacances. Pas moi. Toujours pas de sapin -- la faute au manque de neige? Et très envie de partir loin, loin… Enfin, avec un peu de chance, il neigera et tout rentrera dans l’ordre des choses, n'en déplaise à certains!

Pensée du jour

 "Le destin conduit celui qui l'accepte. Celui qui le refuse, il le traîne." 

Sénèque

Comments

[Agathe]

Je VEUX de la neige! et rien d'autre pour Noël!

[Titico]

Ce doux blanc qui se fait désirer en ce 17 décembre et pourtant, hier le ciel était d'un lumineux éblouissant qui glaçait les rameaux des arbres et tout ce qu'il rayonnait dans ma ruelle à Outremont. Mais pas un flocon ni neige au sol. Et au bord du lac St-Louis ce matin, en promenant Idéfix, j'ai entendu une volée d'outardes étirer l'automne ici à Dorval. Mais le vent même faible était d'une froideur qui me givrait les larmes aux yeux. Et sur la berge, une fine glace recouvrait les galets lessivés par les vagues, ruisselante de cette lumière céleste qui me pénétrait le regard jusqu'à l'âme.
Et en rentrant, j'ai préparé l'expresso en pensant à Jorge, le machiniste du café : )))

[blabla, etc]

de sénèque aux poètes contemporains, de bons mots choisis pour commencer cette journée ;-)