Sol de febrero (4)
Dieu que j’aime la mer et ce qu’elle me manque, surtout celle-ci! Chaque fois que je la retrouve et que je m’y replonge avec délices, j’ai l’impression de retourner en enfance… et mon cœur se met à battre au rythme de la houle.
Chaque matin, j’allais dire bonjour à la mer avant d’aller déjeuner avec Tintin. Puis j’y retournais avec mon livre, ma crème et mes palmes choisir un transat, une paillotte et la regarder. On a vite eu nos habitudes, la dernière paillotte ou presque de la plage, là où c’était plus calme, loin du bistro, de la musique et des activités organisées, devenait notre terrain de jeux.
Dès 9h, j’étais installée dans mon transat, Tintin jouant dans le sable. Une baignade, un peu de soleil, deux ou trois chapitres de ce livre interminable et de lecture facile (parfait quand on fait de la plage, on peut le quitter à tout moment sans aucune difficulté!). Les filles nous rejoignaient un peu plus tard. Vers 13h, nous allions déjeuner à l’ombre d’une terrasse puis revenions vers 14h30 pour reprendre nos activités intensives… Parfois Tintin voulait aller à la piscine, beaucoup plus populaire (les familles y étaient concentrées), mais la plupart du temps, ce sont les filles qui l’accompagnaient. Vers 15h, la plage commençait à se vider, à 16h il n’y avait plus que quelque retraités ou illuminés comme moi pour y trainer.
C’était l’heure de ma marche quotidienne, la meilleure heure de la journée. L’air était doux, le soleil baissant, la lumière fabuleuse, le fond de l’air se rafraîchissait, l’eau en contraste presque plus chaude – mais la plupart des touristes partaient se préparer pour la soirée, fuyant vent et sable! Chaque après-midi, j’ai fait cette marche, accompagnée parfois par une des filles. 5km aller-retour, un soir nous avons même poussé sur la 2e baie plus sauvage et vu des chevaux! Marcher en maillot et paréo, les pieds nus dans la mer, je ne connais rien de mieux…
Je pourrai marcher des heures le long des plages… Je vous avais promis un coup de soleil, ce sont mes pieds qui l'ont pris!
A chaque marche, une petite musique s’immisçait dans mon esprit, chaque fois différente, des notes qui s’imposaient toutes seules, et faisaient concert avec les vagues et le vent…. Le temps n’importait plus, l’instant était parfait, et ça aurait pu durer ainsi des millions d’années. Si la musique est le langage de Dieu, alors je crois l’avoir entendue sur les plages de Cuba… (et sur d’autres avant mais je ne savais pas aussi bien l’écouter).
"Là, tout n'est qu'ordre et beauté
Calme, luxe et volupté."
Invitation au voyage, Baudelaire