Los Andes
Lundi matin, nous nous levons aux aurores, c'est-à-dire à 7h30... Et oui, nous sommes en automne et le soleil se lève un peu plus tard. Il n'y a pas non plus d'heure avancée comme au Canada... Les enfants s'entassent sur la banquette arrière, tout endormis, et nous quittons la maison direction la route des Andes!
Un peu de géographie : Mendoza est située à l'Ouest de l'Argentine à 800m d'altitude au bout de plus de 1000kms de pampa. Dire que le pays est plat est un euphémisme, pas un colline, pas une dune entre Buenos Aires et Mendoza... Et puis soudain, juste derrière Mendoza, ce sont les Andes. Et là, ça monte très vite. En sortant de Mendoza vers le sud, l'autoroute longe d'immenses propriétés vinicoles, où les rangs de vignes s'alignent à perte de vue, les fameuses bodegas. De temps en temps, on aperçoit une grosse bâtisse avec entrée protégée et un nom célèbre... ou pas. On passe ainsi devant Norton, Navarro Correas, Chandon, en louchant un peu... Mais si on veut se rendre jusqu'au bout de notre périple d'un jour, on ne peut pas s'arrêter!
Dès que la route commence à monter, le paysage change complètement. La végétation se fait rare, puis disparait. Nous voilà dans le désert. La région est particulièrement aride. Il ne pleut que 15 jours en moyenne par an sur Mendoza. Et toute l'eau qui sert à irriguer les cultures provient des montagnes, principalement du réservoir de Portrerillos, coincé entre la première chaîne de la cordillère et la plaine.
La route suit la rivière et remonte le long d'une vallée. En cette période de l'année, elle est pratiquement à sec. On imagine qu'au printemps l'eau puisse monter jusqu'à des niveaux importants car les rives sont très éloignées les unes des autres. La vallée se rapetisse et après 100kms de montagne nous débouchons dans la grande vallée de Uspallata. La taille est difficile à imaginer.... c'est tout simplement trop immense pour qu'on en saisisse l'ampleur. Au milieu, le village d'Uspallata se démarque par sa végétation. D'immenses peupliers bordent la route et les champs. Et en cette période, ils ont une couleur absolument unique...
Après avoir judicieusement fait le plein (on découvrira avec stupeur qu'il n'y a aucune station service jusqu'à la frontière avec le Chili!), nous reprenons la ruta 7, qui mène à la frontière du Chili, à plus de 3,500m d'altitude. Nous traversons la vallée, désertique. La seule marque de vie humaine, outre la route, est l'ancien chemin de fer, qui a été abandonnée en 1980 et qu'on longe tout du long.
Au parc de l'Acacongua, on fait une pause. On peut y faire une petite marche qui nous mène au point de vue sur le plus haut sommet d'Amérique qu'on ne peut pas voir de la route. De là partent aussi les expéditions d'alpinistes. On peut se rendre relativement facilement au camp de base I mais nous n'avons pas le temps et de plus, ce n'est pas la saison. D'ailleurs, il n'y a pas grand monde alors qu'on imagine que cet endroit doit être assez fréquenté durant l'été austral... Pourtant, il fait exceptionnellement chaud, même à cette altitude! Et le ciel est d'un bleu...
Tintin boude un peu quand on lui demande de ne pas partir marcher tout seul loin devant... Il ne réalise pas l'immensité du lieu!
(à suivre... trop de photos!)